Lisez bien la présentation du contexte de cette série avant de commencer.
ArrivĂ© Ă ce stade du rĂ©cit, tu dois commencer Ă te dire « oh la la quel pleurnicheur, mais si tâĂ©tais pas heureux pourquoi tâes restĂ© lĂ -dedans ?? »
Tiens, câest vrai, il y a ça aussi. Sur internet, tout le monde se tutoie. Enfin presque tout le monde. Pourquoi ? Sans doute une culture de lâinformel, une proximitĂ© virtuelle des individus ? Une pratique innocente, qui ne fait de mal Ă personne. Mais tout de mĂȘme, quand je vois certains vidĂ©astes user et abuser de cette fausse proximitĂ© dans leurs vidĂ©os, jâen viens Ă me demander si un vouvoiement sincĂšre ne serait pas parfois prĂ©fĂ©rable Ă un tutoiement hypocrite. « Tu seras lĂ la semaine prochaine ? Tu mâaimes bien dis ? Tu peux mettre un pouce bleu ? » Avouez quâil y a quelque chose de bizarre Ă forceâŠ
Je mâĂ©gare; revenons Ă la question : Pourquoi rester accrochĂ© Ă lâunivers Youtube comme une moule Ă son rocher si lâon nây est pas heureux ?
Je pense que la réponse tient en plusieurs facteurs :
Tout dâabord, le milieu Youtube fait peut-ĂȘtre ressortir ce quâon nâa pas forcĂ©ment de meilleur, mais il satisfait certainement lâĂ©go. Beaucoup. On fait des vues, on a des fans, notre foi en notre propre rĂ©ussite est infrangible, on se sent vivant. On se sent, seulement. Parce quâune belle interface nous dit avec de beaux chiffres quâon compte. Et quand on a lâimpression dâĂȘtre plus haut quâon nâa jamais Ă©tĂ©, voire dâĂȘtre populaire, on sâhabitue trĂšs trĂšs vite et on nâa pas lâintention de lĂącherâŠ
Ensuite, jâaimerais faire une analogie avec lâunivers magique des cryptomonnaies. Pour la parenthĂšse, nombreux sont ceux qui ont perdu beaucoup dâargent dans le bitcoin & compagnie; Une partie de lâexplication vient de lâaversion Ă la perte, on refuse de vendre parce quâon croit toujours que ça vaudra plus « demain ». De mĂȘme sur Youpubs, on est toujours portĂ© par le sentiment que lâon aura plus dâabonnĂ©s demain. Un promesse perpĂ©tuelle. Et plus on sâinvestit, moins lâon accepte lâidĂ©e de quitter. Quâimportent les inconvĂ©nients, auxquels on sâhabitue jour aprĂšs jour comme si câĂ©tait normal. Comme si câĂ©tait normal de passer sa vie Ă jouer un rĂŽle, de mettre sa vie en scĂšne. Comme si câĂ©tait normal de se faire donner des leçons par des prĂ©-ados en mal de reconnaissance et de cĂ©der Ă leurs caprices « pour le bien de la chaine ». Comme si câĂ©tait normal de ne plus penser que par et pour son avatar virtuel. Comme si câĂ©tait normal de rĂ©gresser intellectuellement pour sâadapter Ă lâaudience la plus large. Comme si câĂ©tait normal de faire de la charitĂ© de ses contemporains un mĂ©tier, etcâŠ
Ceci explique quâau fur et Ă mesure, on finit par ne mĂȘme plus voir les dĂ©fauts. On peut en souffrir, mais on les nie.
Un jour que je nâallais pas trĂšs bien, jâallais chez le mĂ©decin et jâĂ©numĂšre des symptĂŽmes qui lui Ă©voquent rapidement une dĂ©prime sĂ©rieuse.
« Mais voyons, ça nâa pas de sens. Je suis entourĂ© de plein de gens gĂ©niaux, je rĂ©ussis, jâai du succĂšs, jâarrive mĂȘme Ă en vivre⊠Beaucoup rĂȘveraient dâĂȘtre Ă ma place ! » ⊠Mais quel crĂ©tin.
Ce que je nâavais pas encore compris, emportĂ© par les illusions du plaisir immĂ©diat que gĂ©nĂšre en permanence ce milieu, câest quâĂȘtre entourĂ© ne signifie pas ĂȘtre bien entourĂ©. Avoir des fans ne signifie pas ĂȘtre aimĂ©. Vivre de son travail ne signifie pas vivre convenablement. Ătre productif ne signifie pas avoir une vie saine. Et avoir du succĂšs ne signifie pas faire quelque chose qui a du sens. Et encore moins ce quâon aime.
Voyez-vous oĂč je veux en venir ?
Je repense Ă tous ces moments oĂč je ressentais une solitude pesante, pourtant entourĂ© de tant de gens « gĂ©niaux », oĂč je me sentais dĂ©connectĂ©, et seul. Infiniment et terriblement seul.
Pire encore, quand ça nâallait pas je me disais que je devais ĂȘtre un enfant gĂątĂ©. Un ingrat. « Câest forcĂ©ment moi qui ne va pas. Ce milieu est tellement gĂ©nial, voyons, ça ne peut ĂȘtre que ma faute ! »
Tiens, je nâavais pas du tout prĂ©vu de lâĂ©crire, mais il me vient soudainement une petite anecdote :
Un jour jâai dĂ©cidĂ© de me confier Ă lâun de mes « proches » de lâĂ©poque Youtube, sur le mal-ĂȘtre que je ressentais. Je me souviens encore parfaitement de ses mots :
« AH AH AH OHLALA TU VAS PAS ME DIRE QUE TâES UN CLOWN TRISTE ??!! COMME LâAUTRE TYPE LA !!! CâEST RIDICULE »
Oui alors Ă©videmment cela nâencourage pas Ă la discussion. Jâai intĂ©riorisĂ© dĂšs lors ce mal-ĂȘtre, ce qui nâest jamais une bonne chose. Je mâen veux Ă©normĂ©ment dâavoir voulu faire de mon cercle proche des gens avec qui je nâai dĂ©cidĂ©ment rien en commun. Ni les valeurs, ni la psychologie, ni la morale, rien. Et je mâen veux plus encore dâavoir nĂ©gligĂ© mes autres amis, mes vĂ©ritables amis. Je me souviens ainsi du jour, aprĂšs la fermeture du collectif, oĂč je me suis confiĂ© Ă un de mes vĂ©ritables amis justement :
« Si ça ne va pas, câest sans doute parce que tu es dans la consommation. Toujours dans la consommation, dans le plaisir immĂ©diat, dans lâidĂ©e de faire plaisir aux autres : Tes collaborateurs, tes fans, ton audience⊠Mais quand est-ce que tu penses Ă te faire vraiment plaisir Ă toi ? Tu sais, tu as le droit de pas aimer ce que tu faisâŠÂ »
Cela peut paraĂźtre peu, mais cette conversation a Ă©tĂ© la base de mon rĂ©tablissement. Et vous noterez la diffĂ©rence abyssale dans la rĂ©ponse entre un « ami » et un vĂ©ritable ami. DĂ©jĂ ce dernier ne te juge pas, ou alors avec bienveillance. Ensuite il tâĂ©coute, il respecte ta diffĂ©rence mĂȘme sâil ne la comprend pas. En reparlant Ă mes vrais amis rĂ©cemment de toute cette pĂ©riode, ils mâont fait comprendre quâĂȘtre Ă fond dans Youtube mâavait changĂ©. Que je mâĂ©tais sans doute un peu perdu.
Le problĂšme du bon youtuber câest quâil est toujours dans lâaction. il faut toujours penser Ă faire rigoler les copains. A lancer la meilleure vanne. A ne surtout pas rater les sujets Ă buzz. Et Ă bien prendre soin de ses tipeurs, etc⊠Et surtout nâoubliez pas de laisser un pouce bleu, de partager la vidĂ©o, et de cliquer sur la petite cloche ! Alors quand il sort le week-end, câest de prĂ©fĂ©rence pour trainer avec des gens du milieu. Pareil pour les soirĂ©es. Voire pour le couple (lâhorreur). Et nâoublions sous aucun prĂ©texte de tweeter chaque pensĂ©e, de poster chaque moment « intime » sur Instagram et Facebook.
Une des pires dĂ©rives commence innocemment : on tweete pour raconter sa vie. On partage en photo des choses du quotidien. De fil en aiguille on dĂ©couvre les filtres Instagram. Partager sa vie (mise en scĂšne) devient petit Ă petit une habitude. Puis, sans mĂȘme que lâon sâen rende compte, lâhabitude devient un rĂ©flexe. On finit par ne plus vivre lâinstant prĂ©sent, et passer son temps Ă rĂ©flĂ©chir Ă la façon dont on pourrait partager le moindre moment de sa vie, quelle blague faire, quelle pose prendre, quel filtre utiliser⊠Et Ă force, plus rien nâest vrai. Tout devient jouĂ©. Je vous invite Ă prendre connaissance des dizaines de tĂ©moignages dâinfluenceur/ses Instagram Ă ce sujet.
Donc, je vous lâannonce : Les youtubers ne sont quasiment jamais vraiment heureux. Ils sont contents, quand ils font des vues, quand on les applaudit en convention, quand ils gagnent des salaires Ă 5 chiffres (en nâen dĂ©clarant que 3 ou 4, « nan mais c pas ma fote jĂ© 1 phobi administrativ », ça aussi jâen parlerai plus tard), ou quand ils choppent une fan sexy. Oui, câest vrai, ils sont contents. Mais tout cela reste dans le domaine du plaisir immĂ©diat et superficiel. Les constituants essentiels du vrai bonheur, celui qui rend profondĂ©ment heureux, nây sont pas.
Vous ne me croyez pas ? Câest normal : Le job de tous les youtubers est de renvoyer une image positive. Comment croire le contraire quand on ne voit de la plupart dâentre eux que des sourires et des rires complices ? Dâailleurs eux-mĂȘme sont persuadĂ©s dâĂȘtre au top de leur vie et de leur potentiel avec leurs Top 10. QuâĂ cela ne tienne, faisons un point de philosophie :
- Pour Kant, le bonheur est un idĂ©al de lâimagination et non de la raison. Câest la satisfaction complĂšte des besoins et des dĂ©sirs. Seulement ces derniers Ă©voluant en permanence, câest un peu une course sans fin. Pour lui il faut ĂȘtre digne du bonheur, câest donc une Ă©volution de ce quâon est et non de ce quâon a qui prime. Pas de bol pour nos amis vidĂ©astes. Est-on nos likes ? Sommes-nous notre nombre dâabonnĂ©s đ ?
- Pour Confucius, le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne mais dans la façon de la gravir. Et compte tenu de ce que vous commencez Ă savoir de la façon dont on gravit les Ă©chelons sur Youtube, vous aurez compris que la plupart sâintĂ©ressent au sommet de la montagne (le million dâabonnĂ©s). Et que la gravir nâest pas une sinĂ©cureâŠ
- Pour Aristote, le bien humain rĂ©side dans une activitĂ© de lâĂąme conforme Ă la vertu. En dâautres termes, faire quelque chose qui ait un sens, et soit conforme Ă nos valeurs morales. Bon, lĂ vous pouvez relire les premiers chapitres. Force est de constater que ça ne colle pas.
- Pour Epicure, il faut distinguer les plaisirs immédiats des plaisirs constructifs. Quel dommage que les premiers soient dix fois plus nombreux que les seconds dans le milieu dont il est ici question.
- Pour Spaemann, le bonheur ce nâest pas le plaisir. Autant je confirme que les plaisirs des vidĂ©astes sont nombreux (vous nâimaginez pas le nombre de goodies quâon nous offre), autant les vrais bonheurs sont⊠Plus raresâŠ
En une phrase : Le milieu Youtube est trĂšs superficiel, et ses plaisirs sont futiles, rarement constructifs et ne rendent en dĂ©finitive mĂȘme pas heureux.
Alors, toujours admiratif de ces grands youtubers à qui décidément tout réussi ?
Jâai Ă©changĂ© une fois avec un trĂšs important vidĂ©aste, dont on pourrait croire quâil serait satisfait de sa rĂ©ussite jupitĂ©rienne. A ma grande surprise, il Ă©tait apparu Ă moitiĂ© paranoĂŻaque dâĂ©ventuelles baisses dâaudience et de dramas. VoilĂ qui donne Ă rĂ©flĂ©chirâŠ
Je vais enfoncer le clou avec ces innombrables fois oĂč jâai pu voir des vidĂ©astes connus abuser de lâalcool voire dâautres substances⊠Peut-ĂȘtre voulaient-ils oublier que ce quâils vivaient Ă©tait le vrai bonheur ?
Il faut cesser de se voiler la face. Laissez-moi vous expliquer quelque chose dâessentiel : Youtube et ses algorithmes favorisent les gens les plus actifs. Or pour ĂȘtre actif il faut ĂȘtre rĂ©guliĂšrement prĂ©sent, et rĂ©actif aux Ă©vĂšnements. Ce qui implique une prĂ©sence de tous les instants. Comment voulez-vous fabriquer une vraie stabilitĂ© dans ces conditions ? A plus forte raison dans un milieu oĂč prendre des vacances trop longues câest risquer de compromettre sa croissance, et oĂč lâon peut tout perdre du jour au lendemain suite Ă des accusations bidons ? Et je ne parle pas de cette tendance Ă la pensĂ©e unique : on y a de plus en plus de mal Ă exprimer un avis divergeant de peur de finir rejetĂ© par les hordes de gamins formatĂ©s qui nous financent. Ceux qui rĂȘvent de devenir vidĂ©astes nĂ©gligent totalement la prĂ©caritĂ© morale et intellectuelle de cette vie-lĂ , et câest aussi pour ça que jâĂ©cris ces lignes. Il faut absolument que les gens prennent conscience de tout ça.
Plusieurs crĂ©ateurs vidĂ©o sur internet mâont dĂ©jĂ confiĂ© ne pas du tout aimer ce quâils faisaient, mais ĂȘtre motivĂ©s par le succĂšs. Une vidĂ©o marche ? Câest un succĂšs. Et on ne cherche pas plus loin, on va dans le sens de ce qui marche. Certains ont mĂȘme commencĂ© Youtube en dĂ©nonçant les travers de ses contemporains⊠Pour finalement faire exactement ce quâils dĂ©nonçaient quelques annĂ©es plus tĂŽt. heureusement pour eux, le public a rarement bonne mĂ©moire.
Les youtubers, mĂȘme ceux Ă succĂšs, sont rarement des gens Ă©quilibrĂ©s et heureux. Et ce nâest pas totalement leur faute : La nature mĂȘme de leur travail qui consiste Ă maintenir lâillusion dans une pression permanente y est pour quelque chose. (Et non : Voir untel promener son chien et faire du cirque devant les camĂ©ras pour montrer ĂŽ combien il est gentil avec son toutou ne dĂ©peint pas un caractĂšre doux et aimant. En fait cela ne reflĂšte quâune chose : un besoin irrĂ©pressible de mettre en scĂšne jusquâĂ sa relation avec son chienâŠ)
Un collĂšgue mâa dit rĂ©cemment :
- Tu as vu ce jeune ? Il a lancĂ© sa chaine Youtube il y a Ă peine quelques annĂ©es et il a dĂ©passĂ© le million dâabonnĂ©s !! La rĂ©ussite totale ! Et lĂ il doit gagner dans les 10 000⏠par mois !
- Ben tant mieux, tant pis, que veux-tu que je te diseâŠ
- Ah tâes jaloux en faitâŠ
- Oui voilĂ t’as raison ça doit ĂȘtre ça ! C’est pas comme si j’avais voulu m’Ă©loigner de ce milieu quand j’Ă©tais encore super bien placĂ©… (ironie quand tu nous tiens) RĂ©alises-tu seulement que pour conserver ce salaire il doit sâenfermer 7 jours sur 7 dans une attitude dâado prĂ©pubĂšre pour plaire Ă son audience ? As-tu vu lâĂąge et le niveau de cette derniĂšre ? RĂ©alises-tu quâil doit composer tous les jours avec des nuĂ©es dâopportunistes qui veulent profiter de lui ? Quâil doit rester tendance en permanence pour plaire ? Que mĂȘme sa chambre appartient plus Ă son audience quâĂ lui-mĂȘme ? Que jusquâĂ son couple est mĂ©diatisĂ© ? Dis-moi, quâest-ce qui est vrai dans tout ça ?
- Bah je sais pas mais il gagne quand mĂȘme beaucoup dâargent ça aideâŠ
- Regarde ses tweets. LĂ il est encore en train de se prendre la tĂȘte sur un drama. Et il a de sacrĂ©es casseroles aussi. A quoi sert-il dâavoir de lâargent dans ces conditions ? Regarde son fil, ses commentaires, câest devant toi : Il passe littĂ©ralement la moitiĂ© de ses journĂ©es Ă briller en surfant sur les tendances du succĂšs des autres, et lâautre moitiĂ© Ă sâengueuler avec des inconnus. Regarde ce tweet, il parle mĂȘme de dĂ©pression ! Et il ne peut pas partir, il nâa ni diplĂŽme, ni expĂ©rience, rien. Et câest malgrĂ© tout quotidiennement quâil doit surjouer la partition du bonheur avec alacritĂ© ! Dis-moi, quelle est la valeur de lâargent quand on a, en dĂ©finitive, une vie si misĂ©rable ?
- âŠJâavoue quâĂ la rĂ©flexion⊠JâespĂšre que mon fils finira pas comme ça. On va se prendre un croissant ?
- âŠOn va se prendre un croissant đ
Je ne plains pas les youtubers. Ceux qui marchent bien comme ceux qui marchent moins. Mais je ne les envie certainement pas pour autantâŠ
Je suis conscient quâen brisant ainsi tabou aprĂšs tabou, en expĂ©diant au tapis lâimage de rĂȘve quâon vous vend (si cher), je ne vais pas me faire que des amis. Mais Ă prĂ©sent vous comprenez peut-ĂȘtre un peu mieux pourquoi jâai fini par saisir quâĂȘtre conforme Ă ses valeurs est plus important que le plaisir immĂ©diat. Je prĂ©fĂšre amener Ă rĂ©flĂ©chir une poignĂ©e de gens, que dâen satisfaire bĂȘtement des cohortes entiĂšres Ă grands coups de discours consensuels et dâĂ©motions prĂ©calculĂ©es. (en mĂȘme temps, ceux qui sont dans la mouvance consensuelle se sont mis Ă me dĂ©tester et Ă ne plus mâĂ©couter aussi tĂŽt quâon leur a dit de le faire.)
Savez-vous ce qui est le pire pour un youtuber ?
Câest quand lâactivitĂ© marchouille sans vraiment dĂ©coller. Quand cela gĂ©nĂšre un smic ou un peu plus, avec une petite croissance. Quand il y a suffisamment dâespoir pour te tenir en haleine Ă (trĂšs) long terme, sans pour autant rĂ©aliser tes rĂȘves.
On pourrait croire que la pire combinaison pour un vidĂ©aste serait celle oĂč il perd des abonnĂ©s ou ne gagne pas sa vie : il nâen est rien. Dans ces conditions il reste libre, il peut partir Ă tout moment. Parler de ce quâil aime vraiment (et non de ce quâil pense que le public et lâalgorithme vont aimer). ExpĂ©rimenter. Il risque peu car il a peu Ă perdre, donc il risque plus souvent. Il sâexprime car il ne craint pas dâĂȘtre entendu. Il avance sans encore connaĂźtre la crainte de reculer.
Le systĂšme le tient quand il commence Ă en dĂ©pendre justement. Nul nâest plus esclave de ce milieu que lorsquâil sent quâil commence Ă y faire son trou. La vraie question nâest pas « est-ce quâil peut en vivre correctement ? ». Non. Elle serait plutĂŽt « est-il vraiment libre de ses choix ? »
On a tellement dâĂ©toiles dans les yeux quand on part dans cet univers, quâelles nous Ă©blouissent et nous empĂȘchent de voir les nombreux travers. Si la chaine ne marche pas du tout, le vidĂ©aste aura alors une raison de quitter, pour faire autre chose de sa vie, peut-ĂȘtre une activitĂ© plus intellectuellement et moralement saine, et profitable pour lui et ceux quâil aime. Si la chaĂźne dĂ©colle vraiment, il peut emmagasiner beaucoup dâargent et se servir de sa notoriĂ©tĂ© pour se reconvertir dans autre chose. Mais sâil marche juste un peu : Il est perdu, pieds et poings liĂ©s. A plus forte raison si ses finances dĂ©pendent de lâexercice.
En bientĂŽt 10 ans dâactivitĂ©s sur les rĂ©seaux, jâai parlĂ© Ă une infinitĂ© de jeunes (ou moins jeunes) dĂ©sireux dây vivre de leurs crĂ©ations vidĂ©o. Je ne me souviens pas en avoir vu beaucoup se poser ce genre de question :
« Comment est-ce que ça peut finir ? »
En parallĂšle avec le show business, le youtuber a deux peurs : Celle que ça ne marche jamais, et quand ça marche, celle que ça sâarrĂȘte.
Celui dont la chaine marchouille Ă peu prĂšs correctement va donc littĂ©ralement passer sa vie Ă surfer sur les tendances dans lâespoir de lendemain meilleurs. Supporter les haters. Sâadapter en permanence Ă une audience de plus en plus jeune. Jouer dâhypocrisie de diplomatie calculĂ©e dâamitiĂ©s franches et sincĂšres pour se faire des amis dans le milieu. Et produire, produire, produire, y penser jour et nuit pour devenir toujours plus rentable.
Pour percer sur Youtube, il faut souvent vivre Youtube. Penser Youtube. Respirer, manger, aimer Youtube. Pour sâintĂ©grer correctement Ă ce milieu, et sây faire des amis, il convient de passer beaucoup de temps Ă Ă©changer, discuter, lĂ©cher des bottes, faire des rencontres en conventions⊠Au dĂ©triment inĂ©vitable de ses autres cercles dâamis. Non sĂ©rieusement, vous ne croyez pas vraiment quâon a le temps de faire des vidĂ©os, Ă©crire, tourner, monter, faire des conventions, animer Twitter et compagnie et en plus dâavoir une vie normale Ă cĂŽté⊠Ceux qui vous assurent le contraire vous mentent, consciemment ou inconsciemment. Se faire une place dans le milieu, cela demande de sâinvestir. Et câest forcĂ©ment au dĂ©triment dâautres choses.
Jâai consacrĂ© plusieurs annĂ©es de ma vie Ă une rĂ©ussite qui nâĂ©tait dâailleurs mĂȘme pas la mienne, mais celle de ceux que je soutenais, au dĂ©triment de mes vĂ©ritables amis, voire de ma famille. Et je ne parle du travail. Il y a lĂ -dedans un peu comme un Ă©tat dâesprit gĂ©nĂ©ral visant Ă dĂ©nigrer ce quâon nâest pas. Certes il y a beaucoup de crĂ©ateurs vidĂ©o qui ont des diplĂŽmes, amis câest loin dâĂȘtre la norme. Et pour ĂȘtre totalement franc, il y en a aussi une partie qui aurait du mal Ă trouver un travail autre que faire le guignol pour des likes.
Je me souviens de ce collaborateur qui vouait un copieux mépris au salariat :
« Ouais je veux rĂ©ussir ma vie, pas finir comme un vieux salariĂ© tout pourri avec sa cravate, ses dettes, ses deux gosses et son chien. Moi je veux faire ce que jâaime !! »
Câest un discours (dangereux) quâon entend de plus en plus. Il y aurait dâun cĂŽtĂ© les salariĂ©s fades et formatĂ©s, et de lâautre les entrepreneurs courageux et accomplis. Pernicieuse vision dichotomique et incroyablement simpliste.
Alors, par oĂč commencer ?
- Par la précarité induite par la micro entreprise (et notamment son systÚme de retraite plus que lacunaire) ?
- Par le manque criant dâoriginalitĂ© de tous ces clones qui prĂ©tendent vouloir ĂȘtre diffĂ©rents, mais tous de la mĂȘme maniĂšre, en faisant les mĂȘmes vidĂ©os, avec les mĂȘmes expressions, sur les mĂȘmes sujets avec les mĂȘmes mots et les mĂȘmes mĂ©thodes ?
- Par lâisolement intellectuel quâimpliquent les bulles de pensĂ©es uniques dans lesquels les algorithmes et autres recommandations de ce « paradis virtuel » nous enferment ?
- Par lâinstabilitĂ© profonde inhĂ©rente Ă la vie de vidĂ©aste ? Je me rappelle de ce type qui Ă©tait cadre Ă la FNAC et discutait sur son dernier vlog de lĂącher son job (stable) pour se lancer sur YoutubeâŠ
- Par le fait que 1% dâentre eux peuvent vraiment en vivre, sur le dos des 99% qui essayent et alimentent le milieu pour eux ?
- Par le fait que la plupart de ceux qui arrivent, eux, Ă en vivre, perdent rapidement la libertĂ© de faire autre chose, faute dâavoir poursuivi leurs Ă©tudes ?
Il nây a pas de complexe de supĂ©rioritĂ© ou dâinfĂ©rioritĂ© Ă avoir entre salariĂ©s et vidĂ©astes. Jâai Ă©tĂ© les deux. En ce qui me concerne, jâĂ©tais bien plus heureux en tant que salariĂ©. Parce que quand tu es salariĂ© et que tu rentres le soir, tu as le droit de ne plus penser Ă ton travail. Parce que mĂȘme si le job est parfois compliquĂ©, quâil y a parfois des tensions, au moins on nâest pas Ă la merci dâune bande de gosses excitĂ©s, que ce soit parmi le public ou mĂȘme parmi tes collĂšgues. Parce que la paye tombe rĂ©guliĂšrement Ă la fin du mois. Parce quâon ne finit pas Ă moitiĂ© fou ou dĂ©pressif dans un milieu superficiel et illusoire. Le salariat a ses limites et ses dĂ©fauts, mais faire passer la vie de vidĂ©aste pour un rĂȘve Ă©veillĂ©, en particulier auprĂšs des enfants, câest inadmissible.
Ces mĂ©tiers sont tellement rĂ©cents ! On nâa mĂȘme pas suffisamment de recul pour savoir quelles sont les rĂ©elles perspectives dâĂ©volution pour la mĂ©diane des crĂ©ateurs vidĂ©o sur Internet⊠SuccĂšs, argent, notoriĂ©tĂ©, des fans tout ça⊠Ca fait rĂȘver non ? On voudrait nous faire gober que les youtubers Ă succĂšs sont parmi les plus heureux des hommes ? A dâautres !
Il y a quelques annĂ©es, jâentendais souvent ce refrain :
« Sur Internet, il y a exactement les mĂȘmes gens que dans la vraie vie. Donc câest un super milieu, tout dĂ©pend ce quâon y fait et ce quâon en fait. »
Monumentale erreur.
Jâai gĂ©rĂ© et participĂ© Ă de nombreuses communautĂ©s, et jâai pu observer un phĂ©nomĂšne de sĂ©lection naturelle sur Internet qui nâest pas des plus flatteurs⊠Câest assez simple :
- Au dĂ©part un forum, un groupe, une page, une chaine, un discord â ou ce que vous voulez â est crĂ©Ă©. Les premiers membres sont les fondateurs. Quâimporte le sujet, admettons quâon parte sur une base de gens normaux.
- Pour attirer du monde, on va faire la promotion de ce groupe, ce qui va attirer des gens biens, et aussi des gens⊠Plus douteux.
- Rapidement, les personnalitĂ©s nĂ©gatives (voire toxiques) vont se faire remarquer. La plupart du temps cela va commencer par une susceptibilitĂ© sur un sujet X ou Y : « Tu ne peux pas dire ça sinon tâes comme-ci et comme-ça » ! Et pourquoi pas quelques attaques. Dans un premier temps, les modĂ©rateurs vont essayer de pacifier le tout. Certains fauteurs de troubles seront bannis. Ils reviendront sous dâautres comptes avec des amis pour crier Ă la censure et Ă la « dictature »⊠Oui, sur un bĂ©bĂȘte forum internet oui. Câest trĂšs important pour eux vous savez. Pour Ă©viter de confirmer ces accusations, la modĂ©ration va alors tenter une approche de discussion, pour poser les choses. En gĂ©nĂ©ral, cela va les calmer seulement temporairement. Et les bannis Ă vie ne tarderont pas Ă mĂ©dire sur le groupe ou le forum via les rĂ©seaux sociaux, histoire dâen salir un maximum lâimage.
- Malheureusement, Ă force dâincidents, les gens les plus calmes et Ă©voluĂ©s vont commencer Ă partir. On nâattire pas les mouches avec du vinaigre : Les personnes les plus intĂ©ressantes ont tendance Ă fuir les dramas.
- Pour contrebalancer ces dĂ©parts progressifs, il faudra donc faire plus de communication afin dâattirer de nouveaux membres. La tentation est vite dâaller vers le plus accessible : On sâoriente progressivement vers des sujets plus tendances, plus consensuels, car cela attire plus de monde⊠Et beaucoup de (trĂšs) jeunes dĂ©bordants dâhormones en Ă©bullition et dâopinions pour les dĂ©fouler.
- A partir de lĂ , la gestion et la ligne Ă©ditoriale vont avoir du mal Ă sâamĂ©liorer. On va aller de compromis en compromis⊠Pour finalement ne prendre plus aucun plaisir Ă gĂ©rer le tout. Les premiers modĂ©rateurs partent, sont remplacĂ©s, et le cercle recommence jusquâĂ ce quâils soient usĂ©s et quâon en prenne dâautres.
- Entretemps les personnalitĂ©s les plus toxiques, grĂące aux rĂ©seaux sociaux, se regroupent en « bulles ». Bien entre eux, ils se persuadent quâils ont raison contre le reste du monde. Que leurs problĂšmes personnels et affectifs sont de la responsabilitĂ© finale de tel ou tel politique, tel ou tel mouvement, tel ou tel film, telle ou telle personne⊠Et ils arrivent maintenant en groupe, Ă plusieurs. Pour les modĂ©rateurs, impossible de les bannir sous peine de provoquer une shitstorm (vague dâindignation gĂ©nĂ©rale).
- Au final, le niveau baisse pour ne vexer personne. Et les gens intéressants, qui ont le plus de discernement, les modérés etc⊠Sont partis. Pour beaucoup, ils sont revenus dans la masse silencieuse ou dans la vraie vie.
Aussi on comprend facilement que ceux qui font le plus leur trou sur Internet ne sont pas les plus ouverts, gentils, empathiques, Ă©voluĂ©s. Bien au contraire, et de nombreux grands acteurs de la Silicon publient rĂ©guliĂšrement des livres partageant ce mĂȘme constat. Encore un tabou !
Les gens ayant le plus de difficultĂ©s sociales dans la vie vont se coller sur Internet et sây Ă©tablir lĂ oĂč dans la vie rĂ©elle ils seraient rapidement rejetĂ©s. Plus besoin de remise en question : Internet est infini, ils trouvent forcĂ©ment une place sans plus avoir besoin dâĂ©voluer, les algorithmes se chargeant de leur trouver des amis Ă leur niveau. Et ils stagnent comme ça entre eux. Se rassurent façon Hugbox, sâextrĂȘmisent pour certains. Combien de fois ai-je entendu cette phrase « Moi je remercie Internet car il nây a que lĂ que jâai pu trouver des amis !! ». Les premiers temps on se dit quâen effet câest formidable pour les pauvres petites victimes innocentes de la vie. Et puis on finit par voir de plus en plus que si ces gens Ă©taient isolĂ©s dans la vraie vie, ce nâĂ©tait pas toujours sans raison. Attention : Je ne dis pas que tous les gens qui ont des problĂšmes dâintĂ©gration IRL sont nocifs. Jâaffirme plutĂŽt que les gens nocifs, en particulier ceux qui ont un problĂšme dâintĂ©gration IRL, se donnent tous rendez-vous sur Internet. Câest un peu 50 nuances de dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s. Ils ne sont pas majoritaires (souvenez vous de la masse silencieuse), mais leur pourcentage parmi la population en ligne tend Ă croĂźtre au fil des ans. En clair : Plus ça va, plus vous avez de chances de tomber sur de sacrĂ©s cas.
âŠDonc, pour rĂ©pondre Ă la question du bonheur sur Youtube⊠Vous croyez vraiment que frĂ©quenter le milieu de ces gens-là ça rend heureuxâŠ?
Laissez-moi vous partager quelques tĂ©moignages pour illustrer les mentalitĂ©s de ceux qui font dâInternet leur culture, leur rĂ©seau dâamis, leur vision politique, et en dĂ©finitive leur maison (le tout largement anonymisĂ© bien sĂ»r) :
Tapin le Lapin Ă©tait une pauvre victime. Il avait la vingtaine et vivait d’air pur et d’eau fraĂźche (le RSA quoi). Il aimait la Switch, les jeux pour enfants, les beaux dessins et les lapins. Il faisait des vidĂ©os qui parlent de lapins. Des vidĂ©os toutes gentilles, et il laissait des commentaires tous gentils Ă ses abonnĂ©s tous mignons. Tapin le Lapin ne pouvait donc ĂȘtre que gentil ! Alors un jour Tapin le Lapin a rencontrĂ© Alban le MĂ©chant. Ils ont travaillĂ© ensemble. Tapin le Lapin a gagnĂ© beaucoup dâabonnĂ©s. Mais plus ça allait, plus Tapin le Lapin nâen faisait quâĂ sa tĂȘte. A tel point qu’Alban le MĂ©chant nâosait plus faire la moindre suggestion. Alors un jour Alban le MĂ©chant a dit Ă Tapin le Lapin que pour travailler en Ă©quipe il fallait que les concessions ça se fasse dans les deux sens. Tapin le Lapin eu si mal Ă son petit kokoro quâon lui fasse un reproche, Ă lui, Tapin le Lapin. Il caressa alors son lapin qui mourrait dâennui dans sa cage, tout en se disant que pour critiquer quelquâun dâaussi gentil que lui, il fallait forcĂ©ment ĂȘtre un mĂ©chant. Alors Tapin le Lapin se dit « PUT*** MAIS QUEL ENC*** DE FILS DE P*** CET ALBAN, C EST MOI QUI DECIDE DE QUâEST-CE QUE JE FAIS, ET SI IL EST PAS CONTENT IL VA SE FAIRE FOU*** ». Câest lĂ que Tapin le Lapin dĂ©cida dâarrĂȘter de travailler avec Alban le MĂ©chant. Et comme Tapin le Lapin nâa que de la bontĂ© en lui, il nâhĂ©sita pas Ă laisser plein de petites crottes rondes sur Alban le MĂ©chant auprĂšs de ses abonnĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux. Parce que vraiment, Tapin le Lapin, il est comme ça, câest un vrai professionnel qui aime le travail bien fait. Et depuis, Tapin le Lapin, il continue de faire des trucs trop mignons trop gentils pour ses abonnĂ©s en les prenant pour des attardĂ©s en leur demandant des dons parce que, Tapin le Lapin, il n’a pas de travail, mais il refuse de sâabaisser Ă travailler dans des jobs alimentaires, parce que ça pourrait user ses petites papattes de lapin tout gentil. Câest vrai : il lâavait confiĂ© Ă Alban le MĂ©chant, comme quoi les jobs alimentaires câĂ©tait aliĂ©nant et quâil Ă©tait au-dessus de ça. Pendant que Alban le MĂ©chant faisait, lui, un travail alimentaire pour pouvoir complĂ©ter ses revenus Youtube et payer son loyer dâailleurs. Heureusement, Tapin le Lapin parasite est aidĂ© par tout son entourage pour poursuivre son grand rĂȘve et se plaindre entre deux miĂšvreries hypocrites rĂ©pandre la joie et lâinnocence. Merci Tapin le Lapin !
Oui, bon, je suis peut-ĂȘtre allĂ© un peu loin, mais il y a des gens comme ça, qui passent leur vie Ă jouer un rĂŽle si exagĂ©rĂ©ment miĂšvre que ça en devient ridicule. Et dont les choix et les actes rĂ©els se situent aux antipodes de cette innocence quâils prĂŽnent comme leur meilleur argument marketing. Le jeu, si vous voulez les dĂ©tecter, câest de faire abstraction de toutes leurs belles paroles mais juste de regarder froidement les actes. Je vous promets de belles surprises. Et puis ce qui est magique câest que des comme ça, Internet en compte par milliers⊠Ce nâest pas parce quâon ne parle que de trucs mignons quâon est soi-mĂȘme gentil. Amalgame dans lequel tombent un nombre inimaginable de personnes. Si vous avez un peu traĂźnĂ© en ligne, vous en connaissez tous forcĂ©ment au moins un(e).
Ah, et jâai vu rĂ©cemment une nouvelle histoire de vol dâĆuvre. Enfin, pour ĂȘtre plus prĂ©cis : un type sur twitter partage un montage de photos (qui ne lui appartiennent pas) sans y apposer la moindre signature. Croyant Ă un simple reupload, un youtuber connu reprend ledit montage, sans crĂ©diter lâauteur (et sans penser Ă mal). Ni une ni deux, il nâen faut pas plus pour que les accusations fusent en public. Le civisme voudrait pourtant quâen cas de conflit on tente en premier lieu dâĂ©changer en privĂ©.
Ce qui mâamĂšne Ă vous dĂ©tailler les Us et coutumes Ă©tranges des rĂ©seaux sociaux (ou comment reconnaĂźtre un faquin) :
- Si tu as un problĂšme avec quelquâun, surtout ne lui en parle pas directement. On ne sait jamais, si câĂ©tait juste un malentendu tu pourrais perdre une occasion de passer pour une victime Ă dĂ©fendre. Plains-toi plutĂŽt Ă tes amis proches et prĂ©pare un bon drama Ă base de tweets de dĂ©nonciation.
- Si quelquâun te dit ou fait quelque chose qui ne te plaĂźt pas, surtout pars du principe que câest forcĂ©ment volontaire et saute Ă la conclusion la plus malsaine possible.
- Ne te remets surtout jamais en question, ce serait une preuve de faiblesse. Tu nâas jamais tort, ce nâest jamais un malentendu.
- Si tu insultes une personne publiquement, sois toujours indignĂ©(e) quâil ou elle vienne te demander des comptes. Prends bien lâhabitude de ne jamais lui rĂ©pondre directement mais plutĂŽt de citer son message Ă tous tes abonnĂ©s pour chercher immĂ©diatement du soutien avant mĂȘme de rĂ©flĂ©chir.
Ne rigolez pas : ces gens-lĂ existent vraiment et suivent scrupuleusement ces commandements. Une fois jâai oubliĂ© de citer un collaborateur en crĂ©dit dâune vidĂ©o, oĂč apparaissait une partie de son travail. Je vous raconte pas ce que je me suis pris (pourtant jâavais dĂšs que possible rajoutĂ© le crĂ©dit dans la description de la vidĂ©o). On pourrait croire que ça sâest arrĂȘtĂ© lĂ . Non. Des annĂ©es plus tard, alors que nous nâavons plus aucun contact ni rien en commun, le type continue de baver.
Ce que je veux vous faire comprendre lĂ , câest que ces profils sont toxiques Ă haute dose et Ă long terme. Câest pour ça quâil est essentiel dâapprendre Ă les reconnaĂźtre avant dâinteragir avec. Une fois quâil sâintĂ©ressera Ă vous, ce sera trop tard. Et ça peut durer des annĂ©es. Seul conseil dans ce cas-lĂ : Gardez des traces des attaques et portez plainte. La loi se durcit de plus en plus sur ces sujets.
On peut aussi aller plus loin dans les mentalités glaireuses :
Il y avait un crĂ©ateur qui cherchait spĂ©cifiquement une co-crĂ©atrice. Une histoire magique : Ils se sont rencontrĂ©s sur twitter, ont insultĂ© les mĂȘmes personnes, bref ils se sont tout de suite plu. Et puis le gars a commencĂ© Ă faire des avances lourdingues Ă la fille. Qui nâĂ©tait pas intĂ©ressĂ©e (en mĂȘme temps, le combo tongs-chaussettes on peut comprendre). Câen est arrivĂ© Ă un point oĂč elle pleurait le soir. Et puis il lui faisait comprendre que si elle ne cĂ©dait pas un peu Ă ses avances, ça valait pas le coup de continuer la collaboration. Le tout en jouant cet Ă©ternel cirque des tous-gentils devant les abonnĂ©s. Et en demandant des dons. Encore. Toujours.
Il faut comprendre quâon fait des dons gĂ©nĂ©ralement par gentillesse. Ce sont les Ă©motions qui suscitent les dons. Aussi, plus ça va et plus les gens en usent et en abusent. Par pitiĂ©, prenez du recul. Cette histoire avait pour but dâillustrer lâidĂ©e que faire un don Ă quelquâun qui a lâair gentil ce nâest pas faire un don Ă quelquâun de gentil. Combien ont ainsi littĂ©ralement financĂ© directement un vĂ©ritable harcĂšlement sexuel sans mĂȘme le savoir⊠Bon la fille a finalement arrĂȘtĂ© la collaboration (en sortant je ne sais quel prĂ©texte). Et le type nâa jamais Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ©. Et vous savez ce qui est vraiment, mais vraiment prodigieux ? Câest que le type en question mâa accusĂ© pendant longtemps de faire trĂšs exactement ce quâil faisait (je vous rassure : des types qui mâont accusĂ© de tout, il y en a eu des dizaines depuis le dĂ©but en 2011). Et tandis que moi je me prenais quelques accusations, lui il pavanait tranquille. Soutenu par sa fanbase dans sa lutte pour dĂ©noncer le harcĂšlement sexuel.
Il nây a pas Ă dire : Quâest-ce quâon ferait sans ces Social Justice Warriors ! Heureusement quâils sont lĂ , armĂ©s de leurs braves petits soldats tĂ©lĂ©guidĂ©s par lâĂ©motion, pour faire rĂ©gner lâordre et la justice !
- « Et les gens biens, oĂč sont-ils passĂ©s ? Les normaux, ceux qui ont du recul etcâŠÂ »
Eh bien ça fait longtemps quâils sont passĂ©s Ă autre chose. Et ça ne va pas en sâarrangeant : Plus le milieu se dĂ©tĂ©riore, plus les gens intĂ©ressants le fuient.
Et ce nâest pas tout ! Jâai tout un lot de citations de gens gĂ©niaux qui reçoivent des dons tous les mois, câest cadeau :
- « Hahaha, ce youtuber il est tellement gros, regardez les pieds de sa chaise sont prĂȘts Ă plier quand il sâasseoit !!! Il va mourir dans sa graisse haha » Dixit un crĂ©ateur qui lutte de temps en temps contre la grossophobie⊠Il y a un truc qui me fait rire, câest que si le type visĂ© savait ce que lâautre dit sur lui, il lui en collerait une trĂšs rapidement. Mais je nâirai pas dĂ©noncer, la dĂ©lation câest une nature, ça ne sâapprend pasâŠ
- (En convention) « Hahaha regardez ce type qui se prend pour une femme avec sa perruque bleue sur son crĂąne Ă moitiĂ© chauve !! Il est ridicule !! Et en plus il prĂ©tend vouloir faire une transition jâen peux plus hahaha » Dixit une fille qui sâest dĂ©couvert une passion « spontanĂ©e » pour la lutte contre la transphobie sur les rĂ©seaux sociaux.
- « Ouais les femmes quand elles sâhabillent trop court câest juste des p*tes jâsuis dĂ©solĂ©. Jâassume. » Dixit un parangon de lâĂ©galitĂ© homme femme (enfin dâaprĂšs ses tweets quand il a besoin de soutien)
On se rĂ©veille : Ce sont ces gens-lĂ que vous financez. Oui, câest une pensĂ©e trĂšs trĂšs dĂ©rangeante et je ne doute pas de lire bientĂŽt de nombreux commentaires de ceux qui choisiront la facilitĂ© de me discrĂ©diter plutĂŽt quâimaginer une seule seconde leurs amis virtuels de substitution idoles comme des humains imparfaits.
DĂ©solĂ©, mais comment voulez-vous que je me taise quand jâai entendu des trucs pareils, et quand je vois le cirque sur les rĂ©seaux sociaux ? Il faut que ça sorte. Il faut que les gens sachent.
Enfin, ma conclusion pour ce chapitre va peut-ĂȘtre vous surprendre :
MalgrĂ© tout, il faut continuer Ă faire confiance. Il ne faut jamais cĂ©der au repli sur soi. Toujours sâouvrir aux autres. Toutefois, il faut savoir observer, trier. Et la confiance, ça nâexclut pas le contrĂŽle. Une des plus grandes qualitĂ©s humaines câest la capacitĂ© Ă nouer des liens. Il serait dommage de laisser des palanquĂ©es de nazebroques user notre capacitĂ© Ă aimer, Ă apprĂ©cier, Ă faire confiance. MalgrĂ© tout ce quâon mâa fait, les gens mĂ©diocres nâont jamais gagnĂ©, car ils ne mâont pas changĂ©, ils ne mâont pas aigri. Jâaccueille toujours rĂ©guliĂšrement de nouvelles personnes dans ma team, je mâouvre toujours Ă de nouvelles collaborations. Mais je ne suis plus naĂŻf. Vous avez peut-ĂȘtre eu, avez ou aurez des expĂ©riences malheureuses avec les relations du milieu Youtube ou Internet en gĂ©nĂ©ral. Ne cĂ©dez ni Ă lâextrĂȘme de tout rejeter en bloc, ni Ă celui de nâen tenir aucune leçon.
A travers tous ces Ă©crits, parfois durs jâen conviens, mon but nâest pas de vous dĂ©goĂ»ter dâInternet. Au contraire, il est dâaider Ă mieux lâapprĂ©hender, car un homme averti en vaut bien deux. Ce nâest pas grave de se tromper, mais au fur et Ă mesure des anecdotes, ces schĂ©mas aideront peut-ĂȘtre certain(e)s Ă se prĂ©munir des difficultĂ©s que jâai connues. En tout cas, je lâespĂšre de tout cĆur.
J’en profite pour faire une annonce (et pas des moindres) :
La sĂ©rie Youtube l’envers du dĂ©cor est adaptĂ©e en BD !
Avec des dessins du talentueux Radji et la mise en page du piquant Gordon, que vous avez dĂ©jĂ pu voir dans Entokrypt , nous lançons dĂšs aujourd’hui une page par semaine/quinzaine sur ce site et mes rĂ©seaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram.
Dessin : Radji https://twitter.com/Radji_BD
Adaptation / Mise en page : Gordon https://twitter.com/Gordonnator
Vous pouvez apporter vos propres témoignages en commentaire; une seule rÚgle : anonymisez tout, soyez dignes, nous sommes là pour partager des expériences et non salir des gens.
Les faits prĂ©sentĂ©s ici sont bien rĂ©els. Mais pour respecter lâanonymat, les lieux, dates, et caractĂ©ristiques des personnes ont Ă©tĂ© changĂ©s.
Je viens d’aller faire un petit tour sur la jungle touitteur (chose que je ne fais quasiment jamais, et il me suffit d’y passer trente seconde pour me rappeler pourquoi) et j’ai vu un peu les rĂ©actions suscitĂ©es par la sortie de ton article… HĂ© ben ça faisait peur, je ne pensais pas qu’autant de gens (et pas que des gamins d’ailleurs, ce qui est peut-ĂȘtre le plus effrayant dans l’histoire) accordaient Ă ce point du crĂ©dit au « voxmenteurs »; je pensais naĂŻvement qu’Ă part deux-trois andouilles de ci, de lĂ , les gens Ă©taient globalement passĂ©s Ă autre chose, ou avaient pris un peu de recul sur l’affaire, mĂȘme ceux qui gardaient leur foi dans les « accusateurs »… Il serait d’ailleurs bon de rappeler Ă ces gens que certains des vidĂ©astes ex-Vox auxquels ils vouent une foi quasi indescriptibles et dont ils boivent tous les propos ont eux aussi de grosses casseroles au c*l – et bien plus tangibles que celles qu’on te prĂȘte…
Enfin bon, je tenais en tout cas Ă te dire que mĂȘme si on ne s’exprime pas forcĂ©ment lĂ -dessus et qu’on est pas tous fan de tes vidĂ©os, on est nĂ©anmoins nombreux Ă avoir vu clair dans le jeu des Voxaccusateurs, notamment de leur « meneur » (le « faux-cul en chef » comme je l’appelle vulgairement parfois… pas trĂšs sympa ni intelligent je sais, mes excuses), ainsi que des « tĂ©moins » qui se sont joints Ă eux. En attendant la rĂ©solution de l’affaire et ta rĂ©habilitation « officielle »/ »publique » (enfin on espĂšre) qui permettrait en outre de faire un peu tomber les masques – et certains en auraient bien besoin… – sache que tu as du soutien derriĂšre, surtout face Ă ce que tu traverses depuis un an et demi.
Mis Ă part ça, c’est toujours un plaisir de lire ta sĂ©rie sur les coulisses de youtube, qui confirme hĂ©las pas mal de choses qu’on soupçonnait pas mal depuis longtemps. On retrouve d’ailleurs un peu les mĂȘmes travers dans la sphĂšre des « artistes/dessinateurs d’internet » (je parle en connaissance de cause, faisant partie de ce milieu), mĂȘme si c’est bien sĂ»r beaucoup moins poussĂ©, Ă©tant donnĂ© l’Ă©chelle de grandeur bien diffĂ©rente en termes d’audience.
En tout cas, « keep up the good work » comme on dit chez nos voisins d’outre-manche, continue de garder la tĂȘte sur les Ă©paules, et bon courage et bonne continuation pour la suite ! đ
– Un spectateur-soutien (et ancien fan de Voxmakers) –
Merci infiniment đ
Vous ne serez pas déçus đ
Je lis avec un certain intĂ©rĂȘt ces articles, j’avais dĂ©jĂ dĂ©celer un peu ce genre de comportements c’est affligeant.
Sur Voxmenteurs je ne sais que penser et Ă vrai dire je ne veux pas forcĂ©ment penser, je suis juste un inconnu sur internet avec un pseudo rigolo, tu ne connais rien de moi et Ă moins qu’on me fie l’instruction du dossier je n’aurai pas l’oeil dedans donc par sagesse je me tais.
Mais il n’empĂȘche que cette sĂ©rie d’articles est intĂ©ressante. J’aime bien « Lançons leurs des tomates pourries » et cette verve me rappelle pourquoi.
J’espĂšre que tout ira bien pour toi dans l’avenir et que tu es plus en paix maintenant, que JĂ©sus te (vous du coup si j’ai bien suivi TA critique du tutoiement :D) bĂ©nisses, bonne soirĂ©e.
Haha ^^ Merci Ă toi !
Une chose est sĂ»re pour moi : Voir comment le milieu de YouTube a bien changĂ© depuis que le site a Ă©tĂ© lancĂ© m’effraie beaucoup.
Je vous remercie pour avoir Ă©crit cet article qui permet d’exprimer une rĂ©alitĂ© qui, hĂ©las, me semble bien trop peu exprimĂ©e, bien qu’elle semble ĂȘtre souvent vĂ©cue par de nombreuses personnes. Ă vrai dire, Ă part vous, je ne crois pas me souvenir de YouTubers qui se soient penchĂ©s sur le sujet de l’emprise que peut avoir YouTube (ou Internet en gĂ©nĂ©ral) sur la vie des personnes qui consomment ou alimentent le service. đ€
Merci. Ravi de t’ĂȘtre utile.
Hello Thomas,
Merci pour ĂȘtre restĂ© ce que tu Ă©tait malgrĂ© toutes tes emmerdes,
que du bonheur sur toi !
đ
Tout ce que tu Ă©cris peut s’adapter dans tous les domaines de la vie (y compris la famille), au mĂȘme niveau, on a l’impression que se qui se passe, sur youtube et internet; est pire, mĂȘme c’est surtout parce que c’est un en plein lumiĂšre et beaucoup de gens sont dessus et peuvent voir.
Dans ma famille, par exemple, mes parents se sont sĂ©parĂ©s violemment (tu te dis peut ĂȘtre que ce n’est pas la mĂȘme chose, certes mais je suis un peu obligĂ© de mettre un contexte, qui est un peu long^^’), Ă l’Ă©poque ma famille Ă©tait sacrĂ©, alors quand mon connard de paternel, alias l’autre connard (je sais je suis violent avec lui, mais tu comprendras), nous as traitĂ© de tĂȘte de mort moi et ma mĂšre (et pour cause car il nous affamait, pour nourrir sa mĂšre et lui-mĂȘme, et moi il ne me restait que les restes et je ne parle mĂȘme pas de ma mĂšre, qui pourtant cuisine toujours pour dix), Ă menacer ma mĂšre de mort (et j’en passe), mon sang n’a fait qu’un tours, et j’ai dĂ©cidĂ© de dĂ©fendre ma mĂšre (faisant du karatĂ©). Ma mĂšre a voulu portĂ© plainte mais vu que lui a portĂ© plainte aussi, ce fut un coup dans l’eau (je n’entre pas dans le dĂ©tail, car ça risque d’ĂȘtre incomprĂ©hensible). Donc ma mĂšre et moi, nous sommes partis Ă l’arrache, pour aller chez des amis Ă nous deux (entends par lĂ , qu’on a Ă©tĂ© hĂ©bergĂ© par une amie de ma mĂšre, mĂšre de cinq filles, qui Ă©taient mes amies). Puis ma mĂšre a trouvĂ© un petit appartement, et vu qu’elle pensait qu’elle n’allait pas arriver Ă s’en sortir financiĂšrement (surtout les dĂ©penses scolaires, j’entrais en seconde), elle a dĂ©cidĂ© de retourner avec l’autre connard. Et ce qui devait arriver est arrivĂ©, rebelote, nouvelle sĂ©paration dans les larmes, les cris et la violence, mais diffĂ©remment, ce coup-ci, ma mĂšre nous (moi, ma (demi-)soeur, une des mes amies chez qui ont logeaient, et son petit copain, qui Ă©tait aussi un de mes amis) avait dit de ne pas bouger, ce que j’ai fait. Sauf que l’autre connard (au fait dĂ©solĂ© d’ĂȘtre aussi vulgaire en parlant de lui, mais je ne peux pas m’en empĂȘcher^^’), a commencĂ© Ă Ă©trangler ma mĂšre devant la porte d’entrĂ©e de la maison, donc ma soeur m’a prĂ©cĂ©dĂ© ce coup-ci pour dĂ©fendre notre mĂšre, mais s’est retrouvĂ© dans une situation similaire de notre mĂšre, Ă la diffĂ©rence qu’elle s’est presque retrouvĂ©s sa tĂȘte dans les barreaux de la porte d’entrĂ©e en chĂȘne massive, et donc qui as dĂ» encore sauvĂ©, c’est bibi. Plusieurs annĂ©es plus tard, j’avais retrouvĂ© une de mes cousines, du cĂŽtĂ© de mon pĂšre, sur facebook, et donc tu t’en doute, l’autre connard avait repris des contact avec eux (mes cousin(e)s et mon parrain de son cĂŽtĂ©), et il a osĂ© dire que c’Ă©tait dommage que j’avais rompu le contact avec lui (mais bien sĂ»r….), et apparemment il leur a fait aussi des crasses, pas du mĂȘme genre, mais quand mĂȘme pas trĂšs cool. Si je me suis permis d’en parler, c’est qu’il est mort, l’annĂ©e derniĂšre.
Il y a toujours un envers du dĂ©cors partout, par exemple dans le jeu vidĂ©o, sans parler des burnouts bien bien violent, il y Ă©normĂ©ment d’affaires dans les studios (petit comme gros, comme ubisoft, blizzard, quantic dream, etc…), bien plus violentes que youtube je trouve. La derniĂšre en date, ça c’est passĂ© chez ubisoft oĂč apparemment le second d’ubisoft, a fait et dit des choses pas trĂšs cool envers la gente fĂ©minine. Je te conseille, d’Ă©couter les podcasts les tauliers (qui sont maintenant sur youtube et twitch, depuis cette annĂ©e), qui parlent de jeux vidĂ©o, et Ă l’instar de toi, ils parlent aussi de l’envers du dĂ©cors dans le jeu vidĂ©o. Ayant aussi travaillĂ© un peu dans le jeu vidĂ©o (et pas que dans la vente^^), je peux affirmer que c’est assez vrai. AprĂšs libre Ă toi et aux gens qui lisent ces lignes de me croire ou pas, car ce n’est qu’un tĂ©moignage^^.
Pour moi, le vrai problĂšme de tout ce qui se passe, est dĂ» Ă plusieurs facteur. La premiĂšre est d’avoir un point de vue manichĂ©en du monde, car personne n’est tout blanc ou tout noir (et si j’ai bien compris c’est un peu ce que tu raconte aussi^^), donc mĂȘme si c’est bien d’avoir cette notion durant l’enfance afin de se forger des valeurs, je pense qu’Ă l’age adulte (voir plutĂŽt^^), continuer dans cette voie est mauvais, et fausse la vision du monde. La deuxiĂšme est l’individualisme (Ă ne pas confondre avec lâĂ©goĂŻsme qui en est une de ses Ă©volutions), qui soit Ă©voluer au nombrilisme, qui consiste Ă n’Ă©couter absolument personne et que la seule bonne vĂ©ritĂ© est la sienne (c’est surtout une mentalitĂ© trĂšs occidentale, et y a qu’Ă voir le comportement des gens en ce moment pour s’en rendre compte); soit Ă©voluer en communautarisme (et pourtant les pros individualisme sont contre cette version), car un individualiste ne va, la plupart du temps, aller que vers des gens, qui ont les mĂȘmes centre dâintĂ©rĂȘt, et donc crĂ©Ă© des communautĂ©s extrĂȘmes avec tous les problĂšmes qui vont avec. Il y aurait aussi d’autres point Ă rĂ©gler cĂŽtĂ© mentalitĂ©, Ă mon sens, mais je ne l’ai plus en tĂȘte, dĂ©solĂ©^^’.
Je voulais d’autres choses, mais m’en rappelle plus, cerveau commence Ă ĂȘtre Ă©teins tout ça tout ça.
Sauf peut ĂȘtre une chose qu’il faudrait changer dans tes articles, c’est enlever, temps de lecture, car, mĂȘme si c’est parti d’une bonne intention, le temps mis peut induire en erreur^^. Car sur l’article sur l’argent et les youtubeurs (je pense pas que se soit le bon titre, mais cerveau fatiguĂ© lĂ , cause nuit blanche cause chaose Ă faire trop, pas reconter ma vie dĂ©solĂ©), tu as mis 32 minutes de temps de lecture, hors j’ai mis environ 1 heure Ă lire l’article lol^^’. Et je sais qu’il existe des gens qui lisent encore plus lentement que moi et d’autres qui lisent plus rapidement que le temps que tu as mis^^’. Euh…. voili voilou, je te souhaite une bonne continuation, et je continuerais Ă te suivre (sauf si ton travail ne te plaĂźt pas). J’ai hĂąte que ceux qui ont essayĂ© de t’Ă©liminer (dĂ©solĂ© y a pas d’autres mots pour ce qu’ils ont fait), vont disparaĂźtre de youtube car non seulement je ne trouve pas leur vidĂ©o bonne mais en plus je leur ai jamais fais confiance et je les ai toujours senti hyper faux bien bien avant que tout cette affaire est Ă©clatĂ©. Bref bon courage pour la suite de cette affaire. Et j’espĂšre que je t’ai pas trop choquĂ© sur certaines choses ni que mes fautes ne t’ont pas trop gĂȘnĂ©