📗 [Youtube, l’envers du décor] Les gens sur Internet sont GENTILS

Temps de lecture : 17 minutes

Lisez bien la présentation du contexte de cette série avant de commencer.

 

Les youtubeurs sont gentils. Vraiment.

Voilà, et pour la plupart des gens, il faudrait s’arrêter là, parce qu’on veut tous quelque part que l’image de ces gros nounours débonnaires corresponde à la réalité de ce qu’ils sont hors champ. C’est humain, et c’est une manière d’avoir foi en quelque chose, d’avoir des repères, et aussi peut-être d’imaginer un peu plus de ce contenu que l’on chérit tant et qu’ils nous offrent.

Seulement cet entêtement à se voiler la face est le piston moteur de leur modèle financier. Et c’est bien cela qui est à l’origine de toutes les dérives. Je vais donc allègrement taper là où c’est le plus sensible : au cœur. La foi en quelqu’un qui vend littéralement une personnalité entraîne la plupart du temps des abus de confiance.

Attention : Je ne dis en aucun cas que tous les youtubeurs sont mauvais et hypocrites. Ça c’est le résumé que feront mes détracteurs pour décrédibiliser mon message. Je tente plutôt de sensibiliser à la prudence. Rien de plus, mais rien de moins. Ce chapitre aborde les pires mentalités sur Internet, qui se retrouvent bien au-delà des simples youtubeurs. Et surtout je privilégie l’honnêteté dans mon témoignage, quitte à blesser des orgueils, heurter des convictions ou pire enfoncer des portes ouvertes (Sur ce dernier point toutefois j’émettrai une réserve : Si les abus des youtubeurs étaient une vérité si évidente pour tout le monde, certains ne gagneraient pas amour gloire et fortune sur le dos de la crédulité de leurs fans)… Ouvrez les yeux, vous avez le pouvoir de changer les choses.

J’ai entendu d’innombrables fois des réflexions de ce genre :

  • « Roh voyons, je ne vois vraiment pas [Insérer votre starlette du net favorite ici] mentir, c’est pas le genre ! »

Déjà quand ça part comme ça, c’est que la personne est déjà sous contrôle émotionnel. En effet, elle part déjà du principe que le personnage public est également le personnage privé. Que rire très très fort face caméra, partager des passions communes et faire la bise aux fans est révélateur d’une bonne âme. En réalité, elle ne connait pas du tout le vidéaste. La personne qui dit ça ne sait finalement rien de la personne concernée, en-dehors de ce que cette dernière daigne partager sur les réseaux – et donc contrôle.

Vous ne nous connaissez pas.

Libre à chacun d’apprécier un personnage, un travail, une démarche. Mais vous ne nous connaissez absolument pas. J’ai connu des gens très bien, comme partout. Mais je n’ai pas vu que ça.

J’ai connu un youtubeur qui molestait sa compagne. Et je peux affirmer que sur ses centaines de milliers de fans, pas un seul n’y croirait. Parce que comme beaucoup, il fait sympa, mignon, limite enfantin, innocent !

J’ai connu une influenceuse qui se fiançait d’un côté avec un type pour se faire entretenir et de l’autre couchait régulièrement avec un collaborateur tout en préparant soigneusement la façon dont elle éjecterait le premier quand il ne serait plus utile. Et je peux affirmer que les gens voient en elle une personne courageuse au-delà de tout soupçon.

J’ai connu un artiste qui a fait croire à une femme qu’il avait le sida avant de la bloquer et de dire à tous ses amis en ligne qu’elle le harcelait. Et je peux affirmer qu’ils l’ont tous défendu lui (moi y compris à l’époque, comme quoi on peut tous tomber dans ce type de biais).

J’ai connu une vidéaste qui tentait de coucher avec des youtubeurs connus (ou leurs copines !) dans le but indéniable de propulser son activité, et se trahissait en allant tenter sa chance successivement auprès de la plupart des stands. Quand elle y parvenait elle manipulait le type pour le monter contre les autres et faire équipe avec elle. Et je peux affirmer que personne ne remettrait aujourd’hui sa parole en doute ! Elle est tellement gentille, pure, trop innocente pour ce monde, personne ne l’a jamais vue dire quoi que ce soit de méchant. Publiquement en tout cas.

J’ai connu (et je suis loin d’être le seul) un youtubeur qui aimait beaucoup, beaucoup trop les petits garçons. Ceux-là même qui composent sa fanbase et viennent collecter ses free hugs en convention. Et je peux affirmer que donner son identité serait inutile en l’absence totale de preuves (bon sauf si la police perquisitionne son ordinateur bien sûr), ses fans et ses amis seraient capables de tout pour lui.

J’ai connu un type populaire qui menaçait de mort quiconque oserait révéler publiquement ses abus, soutenu par ses amis. Et je peux affirmer que la dernière personne qui avait commencé à en parler a rapidement quitté les réseaux sociaux.

Et entre youtubeurs, ces choses se savent, et se couvrent. Et tous ceux que je viens de citer sans exception ont une solide réputation de gentils, limite fragiles pour certains. D’ailleurs ces dérives ne se limitent pas aux vidéastes; Internet agit comme un catalyseur pour des gens au comportement inquiétant.

Vous avez bien sûr toute liberté de me croire ou non. Il serait certes bien plus rassurant de se dire que j’invente. Concrètement, il arrive un moment où il devient libérateur de prendre la plume. Dans ce milieu, l’intolérable finit par devenir tolérable, et le tolérable peut même devenir une habitude. J’ai lutté contre ça. Longtemps. Et j’ai tenté aussi de protéger de ça un grand nombre de personnes. Il y a quelques années, j’ai essayé de transmettre à mes collaborateurs un certain recul, pour ne pas totalement perdre pied et se faire entraîner dans les délires malsains de ce milieu.

Je leur disais : « Considérez que vous n’êtes pas untel, mais celui qui joue le rôle d’untel. Moi par exemple je ne suis pas Thomas Cyrix, je suis l’homme qui joue le rôle de Thomas Cyrix« .

Malheureusement, les valeurs que je voulais transmettre n’ont pas toujours été entendues. Et pourtant c’est vrai : Cette espèce de mode d’auto-télé-réalité à laquelle s’adonnent la plupart des vidéastes (et un bon paquet de gens sur les réseaux sociaux en général), se créant un personnage et vivant à travers leur communication publique, est un fléau envahissant. Car si en tant que public vous ne savez définitivement pas qui ils sont réellement, eux-mêmes peuvent parfois se sentir perdus. Il faut être fort psychologiquement parlant pour jouer un rôle de sa vie en permanence. Et dans ce milieu, des gens psychologiquement solides, je n’en ai pas vu beaucoup. D’où la nécessité d’installer cette distance entre le personnage et la personne, aussi importante pour l’audience que pour le créateur lui-même.

 

Comment raisonne une personnalité malsaine en ligne

J’ai vu de nombreuses personnalités plus ou moins nocives dans le milieu Youtube / Internet. Je ne parle pas que des vidéastes, je parle du milieu en général, ce qui inclut fans, forums, groupes, etc… En étudiant comment fonctionnent les pires profils en ligne, on peut arriver à les reconnaître et à s’en protéger. Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai traversé, et le mieux que je puisse faire c’est prévenir. Pas dénoncer des gens en particulier : C’est inutile d’autres prendront toujours leur place. Mais si on arrive à aider les autres à reconnaître et éviter les mauvais comportements, alors tout le monde en sort grandit.

Revenons à l’essentiel : Oui, les gens sur Internet peuvent être parfaitement gentils. Surtout les youtubeurs. Quasiment tous. Sauf si. Tout réside dans ce « sauf si ».

Bien sûr, si vous approchez un vidéaste qui joue son rôle derrière son stand, aussi naturel soit-il, il sera probablement très gentil. En live ? Encore plus ! En vidéo ? C’est le top ❤ ! Youtubeur c’est un métier, et si vous soutenez quelqu’un pour sa supposée gentillesse, alors vous raisonnez par l’émotionnel, ce qui est très mauvais signe car le plus souvent moteur de manipulations. Si vous soutenez quelqu’un pour son travail, c’est autre chose. Et cela n’empêche ni le respect ni l’estime, gardons les pieds sur terre.

Si vous interagissez avec quelqu’un sur Twitter par exemple, un artiste un vidéaste ou même un fan, vous pouvez tomber sur des personnes a-do-rables. Vraiment.

Mais ce n’est pas le fait de dire des gentillesses, faire des dessins mignons, soutenir des causes à la mode qui définit la véritable personnalité des gens ni même leur éventuelle toxicité.

Les masques tombent quand ils sont confrontés à des choix ou des difficultés.

Pour prendre un exemple personnel, quand j’ai été diffamé avec une violence rare en Mai 2019, on a pu voir fleurir des témoignages opportuns (bidons ou très bidons), par exemple de personnes avec qui je ne m’étais pas entendu. Effet de masse ? Influencés en amont ? Qui sait. Vous conviendrez que ne pas s’entendre avec une personne et en retour chercher à détruire sa vie, c’est assez inadapté. On a tous des gens avec qui on a eu des accrochages, mais imaginez un instant qu’ils décident pour cela de contribuer activement à démolir durablement votre existence ? Sans penser aux conséquences : A votre famille, votre compagne, vos amis que ça peut toucher aussi. Ces comportements typiques des campagnes d’ostracisation collective sont très mauvais signe. Mais ils dépassent largement mon petit cas particulier. A différentes échelles, ces comportements et les méthodes associées sont extrêmement répandus dans les communautés en ligne.

C’est pour ces raisons que lorsque vous voyez des gens participer à une campagne de harcèlement un Cancel, il faut s’en méfier. Qui sera le prochain ?

Malheureusement le public aime les vannes, les punchlines, la surenchère, les clashs, les combats a mort… Tout cela n’est qu’un jeu pour beaucoup. Cela devient même une mode et un type de vidéo : Ça tire sur l’ambulance et attise les flammes ou les humiliations. Certains se croient drôles et en font des simulacres de sketches, confondant humour et dénigrement. Voyez vous-même : Allez sur Youtube et vous verrez pas mal de « comiques » dont l’essentiel de l’humour se résume à l’humiliation et au dénigrement. Tristes mentalités… Qui formatent au passage toute une audience qui applaudit aveuglément, satisfait par la seule valeur qui les intéresse : le divertissement.

  • Vous fréquentez une personne qui vous semble au premier abord partager vos centres d’intérêt et vous passez de bons moments (en ligne, hors ligne, qu’importe). On rit, on fait des projets, bref : la vie en ligne
  • Et puis un jour, vous entrez en opposition avec cette personne. Cela peut concerner à peu près n’importe quel sujet : Passion, finance, divergence politique…
    • Chez des gens normaux, qui peuvent supporter la frustration, une divergence n’est qu’un écueil, un détail. Au pire s’il y a dispute, on évite le sujet ou on ne se parle plus du tout.
    • Les personnalités moins constructives auront tendance à se monter la tête. Faire d’un gravier une montagne. Incapables de prendre du recul, tout est grave. Et plutôt que de se remettre en question, ils vont chercher dans votre comportement tous les signes susceptibles de vous diaboliser. Souvent incapables de prendre leurs responsabilités, ils refuseront le dialogue. « Aucun problème » et un jour ils vous explosent en pleine face.

 

 

Avant de partir dans la phase d’opposition, ce sont pour la plupart de véritables anges. Nombre d’entre eux en font d’ailleurs des caisses. Quand ça part vraiment trop en mièvrerie, demandez-vous de quelle façon la personne rétablit l’équilibre. Sans opposition sérieuse, on ne peut qu’apprécier leurs élans immodérés de gentillesse trop pipou. Mais il y a des signes qui ne trompent pas :

  • Propension à salir les autres sans discernement
    • Le trait le plus visible est sans nul doute l’absence de discernement. Incapables de vivre en harmonie, ils ne peuvent pas ignorer ce qui ne leur convient pas, ils vont au contraire chercher à le salir. D’abord par de petites blagues, puis par des rumeurs, et enfin cela peut finir en obsession. Ils vont chercher la moindre petite chose pour descendre une personne (et ils sont très forts à ça). Aucun mérite tout de même : Personne n’étant parfait, ce petit jeu est à la portée de tous. Pour eux, tout est grave. Ils n’ont pas de discernement : Un petit mensonge est forcément un signe de manipulation au dernier degré. Un agacement trahit fatalement un « dangereux colérique ». Une maladresse ? Pour eux c’était forcément calculé. Enfin, vous voyez le tableau. Notez au passage l’emploi systématiques de termes extrêmes : Toxiques, cancer, pervers narcissique, etc… Les accusations sont faciles et ne connaissent aucune limite.
    • Cela amplifie violemment le biais de confirmation : Ils vont traquer et lister tous les aspects vaguement négatifs d’une personne ou tous les minces indices qui vont dans le sens de leur théorie pour confirmer leur jugement. Et cela donne au final des conclusions folles, hors-sol, basées sur des conjectures sans preuves. Un exemple : Telle personne est une ordure toxique capitaliste car il a refusé de laisser un pourboire au café et ne m’a pas prêté 2€ pour le bus, ce qui veut dire qu’il voulait garder ses sous probablement pour se payer de la drogue parce qu’il a souvent les yeux rouges, donc il soutient les réseaux mafieux, donc c’est un criminel. Vous trouverez le raisonnement exagéré ? Bien. Parce que sur les réseaux et dans les opérations de Cancel, ce genre de logique suffit pourtant largement à déclencher la haine sur n’importe qui.
    • On arrive donc régulièrement à des hugbox couplées à de la diabolisation : En groupe d’intérêts similaires, des gens un peu paumés se persuadent d’être parfaits et les autres diaboliques. Avec tous les biais qui vont avec, notamment le fameux « Si tu n’es pas avec moi tu es contre moi » ! Les plus talentueux (ou lâches, c’est selon) se cachent derrière des valeurs de tolérance, mais ces groupes sont en fait la définition même de l’intolérance. Dans un tel groupe, les membres n’hésiteront pas à trahir même des amis, pour pouvoir rester dans les bonnes grâces du groupe et ne pas s’y opposer. Impossible donc d’être authentique avec de telles mentalités qui ne laisseront rien passer.
    • En parlant d’intolérance, ces mentalités particulières fonctionnent sur des stéréotypes dignes collégiens (et pour cause, il y en a beaucoup dans le public). Par exemple, « dark » = « adulte », « connu » = « riche », « droite » = « méchant »… Ça ne vole pas haut. Et sans aucune forme de discernement. Dès le début du collectif, des gens bizarres faisaient le calcul « fondateur = patron = grand patron = riche = exploiteur », et m’ont accusé de tout, juste dans le doute : « Ouais Cyrix il détourne de la tune lol« , « tous les patrons sont des pervers narcissiques manipulateurs« , etc… Tout cela est à mettre en parallèle du développement d’une espèce de « syndrome du justicier« , où on veut tellement être un parangon de justice qu’on en vient à s’inventer des ennemis, quitte à forcer pour qu’ils rentrent dans les petites cases de nos causes à défendre.
    • Cette personne s’oppose à moi -> Mes amis me soutiennent donc j’ai forcément raison car on est plusieurs à penser la même chose -> Cette personne est donc logiquement diabolique sur tous les aspects -> Il faut détruire cette personne
  • Le refus du dialogue et l’incapacité à se remettre en question

    • Souvent sous le prétexte de la timidité. Or timide ne signifie pas « gentil qui a du mal à s’exprimer » (très naïf j’ai mis beaucoup de temps à intégrer cela). Ils se cacheront rapidement derrière différents prétextes : Timidité, dépression, minorité… Or, de même qu’être en dépression n’est pas être au-dessus de toute malice, appartenir à une minorité ne signifie pas que tous les actes de la personne sont nécessairement à soutenir… Vous pouvez essayer de dialoguer avec eux, mais une bonne partie fuira le dialogue. Ils préféreront vous descendre publiquement ou devant leurs amis, c’est-à-dire dans un cadre où ils sont sûrs de ne pas être seuls pour assumer leurs actes. A force de traîner sur Internet, avec des gens comme ça, j’avais même fini par développer ce sentiment de non-dit, cette appréhension permanente qui rend parano, que d’autres nous en veulent sans vouloir le dire… À raison.
    • Et si l’on parvient à dialoguer, à pousser ces gens à affronter leur logique, à les mettre en face de leurs incohérences, au bout d’un moment, ils s’effondrent. Ils peuvent même se remettre brièvement en question ! Mais laissez-les quelques heures et ils reviendront invariablement vers leur jugement initial, comme si toute la discussion et la remise en question n’avaient jamais eues lieu. L’esprit tourmenté, en roue libre, les auront en quelques jours voire quelques heures persuadés qu’en fait ils ont totalement raison. Et se  persuaderont d’éviter tout dialogue à l’avenir pour se prémunir d’une future sensation de faiblesse. J’ai perdu beaucoup de temps avant de réaliser que donner une quelconque affection à de telles personnalités, inaptes à l’apprécier, et ne se concentrant que sur le négatif, était peine perdue. Et se sentent alors si faibles qu’ils se persuadent d’éviter tout dialogue pour se prémunir d’une future sensation de faiblesse.
    • Plus traître, on peut souvent voir des personnalités nocives dénoncer tout ce que je suis en train d’expliquer 🤡… En visant uniquement les gens qui s’opposent à eux. Ils sont capables de dénoncer un problème et un mode de pensée dont ils sont les principaux instigateurs et acteurs. Un autre petit trait de caractère fait qu’ils sont plus sensibles aux critiques mêmes infimes qu’aux compliments et encouragements. Il y a eu de nombreux moments où je faisais des compliments à des gens qui donnaient l’impression de ne même pas les avoir entendus, mais pouvaient parler pendant des semaines d’une petite remarque insignifiante… « T’as dit que j’avais beaucoup de talent et que j’étais vraiment quelqu’un de bien, mais tu as critiqué ma coiffure quand je t’ai demandé ce que tu en pensais, ordure !! »
  • La mauvaise gestion des émotions
    • Ces profils de personnes ont en commun une gestion… Compliquée de leurs émotions. Ce qui n’est pas un mal en soi ! C’est l’ensemble qui constitue le problème.
    • On peut aussi avoir des gens qui se mettent à vouer une haine incroyable pour une dispute sur un forum de discussion. Ou avoir les larmes aux yeux parce qu’on ne leur a pas tenu la porte. Ça peut aller très vite, mais surtout très loin. Encore une fois, les formes d’hypersensibilités ne sont pas un problème en soi, c’est combinées avec le reste qu’elles constituent un catalyseur néfaste.

Pour en avoir fréquenté beaucoup de très près, ces personnalités ne vous feront que du mal. Comme ils peuvent vous lâcher et vous haïr du jour au lendemain, n’imaginez pas construire quoi que ce soit de réellement durable avec. N’essayez pas non plus de les aider : on ne peut aider que des gens qui veulent l’être. Au fond, ils sont tristes et se sentent seuls. Ils ont une forme de sensibilité, une peur qui les oblige à agir comme ils le font : Peur d’être blessé, peur d’être trahi… Et ainsi ils rejettent par mesure préventive, et utilisent la haine comme bouclier. C’est le nœud de tout : Nous rencontrons tous notre lot de blessures, de cicatrices. Ce qui différencie les bons des mauvais, c’est la fragilité des seconds et leur propension à se réfugier dans la haine. C’est aussi un aveu de faiblesse. J’ai vu des gens profondément mauvais, haineux, mafaisants… N’être au final derrière tout ça que des misérables effrayés et incapables de se gérer. J’ai vu des gens avoir des crises de violence pure… Et se mettre à pleurer après. Des gens avoir une peur panique de perdre le contrôle, qui pensent avant tout à eux. Ils sont toujours victimes, toujours la faute des autres, ou au contraire juste après avoir commis telle ou telle atrocité, s’auto-flagellent pour attirer l’affection. Au fond ils ont surtout peur des autres, quitte à s’inventer des ennemis. Est-ce que ça excuse tous leurs actes ? Non, cela peut éventuellement les expliquer, et c’est totalement différent.

On peut être touché par leur sort, avoir de l’empathie pour leur condition, c’est d’ailleurs la porte d’entrée émotionnelle que beaucoup utilisent pour établir une relation (vous ai-je déjà parlé du « petit oiseau tombé de son nid » ?). Mais ce serait une erreur. Ne croyez pas une seconde que vous pourrez aider les cas les plus avancés. Il leur faut un suivi psychologique sérieux, et il vous faut les éviter. C’est à eux de s’adapter aux codes sociaux et non le contraire, quelle que soit votre volonté de bien faire. Rien de ce que vous ferez ne sera jamais assez fort pour s’inscrire dans leur mémoire; si le vent tourne ils vous haïront, ils ont ça en eux. J’en ai payé le prix fort, de nombreuses fois.

La règle d’or : La meilleure façon de lutter contre une personnalité nocive c’est de ne pas la fréquenter ni attirer son attention.

Si vous avez beaucoup d’amis en ligne, relisez attentivement ce texte et surtout faites bien preuve de discernement, ne minimisez ni n’exagérez votre analyse. J’en ai déjà parlé précédemment, certains types de profils se retrouvent un peu plus souvent en ligne. Si vous avez des gens autour de vous qui sont dans ces mentalités, je ne saurais trop vous conseiller de faire bien attention, voire de prendre une distance polie. Entendons-nous bien : Je ne parle pas de tous les gens sur Internet, là il est question des pires. Mais des profils comme ça, il en traîne tout de même beaucoup, vraiment.

Quant aux youtubeurs, il est difficile de cerner correctement des gens à partir de leur image publique, alors faites bien attention à ne pas tomber dans l’émotionnel. N’oubliez pas que pour une partie d’entre eux, leur travail consiste à vous dire ce que vous voulez entendre à longueur de temps.

 

 

Illustrations

A présent, détendons un peu l’atmosphère avec quelques anecdotes ! Voyons quelques exemples concrets de la manière dont les gens peuvent se monter la tête jusqu’au ridicule…

L’entrée : Il y a longtemps, je dirigeais un collectif de vidéastes qui devait se rendre à une convention qui offrait le repas aux invités le premier soir. La structure associative qui gérait la convention ayant été débordée, les repas avaient été livrés avec grand retard. Heureusement mon équipe s’était par hasard trouvée dans les premiers à recevoir des pizzas. Bonne nouvelle ? Pas pour tout le monde ! Il n’en fallut pas plus pour voir fleurir des accusations selon lesquelles j’aurais « corrompu » le staff pour qu’on ait le repas et pas les autres, bien sûr ! Oui, sérieusement. Corrompu avec quoi ? Mystère… Ils m’en ont voulu, j’avais été insulté en vidéo à l’époque… Il faut dire que pendant des années un certain nombre de personnes se sont imaginées qu’en étant à plus d’une dizaine sur une seule chaine cela pouvait générer d’immenses revenus à l’unité… Je vous l’ai dit : La logique a peu de prise face aux soupçons les plus tarabiscotés.

Le plat de résistance : Il y a une autre histoire selon laquelle j’aurais un ressentiment envers tel youbeur parce qu’il me devrait une pizza… La véritable histoire est d’une banalité confondante : J’avais invité au restaurant ledit vidéaste, nous avions discuté, rigolé, parlé affaires, et en partant il m’a dit « je te payerai la prochaine ». Aussi, pour la blague, lorsqu’on me demandait si je connaissais le youtubeur en question, je répondais avec humour « ah bah bien sûr que je le connais, il me doit une pizza 😛 » (C’est une blague bien sûr. Je ne considère pas réellement que le gars me doit quoi que ce soit, dois-je encore le préciser). Ce que de grands esprits ont crû bon de prendre au premier degré. Oui, j’en conviens, c’est une non-histoire d’un intérêt inexistant, mais qui a suffit à amuser internet un moment. À la limite, devrait-on proposer à ceux qui m’accusaient de corrompre des conventions pour des pizzas de s’arranger avec ce youtubeur qui m’en « devrait » une directement…? On les met en relation et ils s’arrangent, qu’en dites-vous ?

La sauce piquante : Plus tard, j’ai appris qu’une fille faisait croire que je l’aurais violée (oui, carrément), et se rendait sur Twitter et Discord pour partager son terrible récit. Ce qui le rendait réaliste c’étaient parait-il les nombreux détails physiques… L’histoire commençait au moment où je défonçais la porte de chez elle. Manque de bol : Pendant toute la période où aurait dû se passer les événements, j’étais à Londres. Pas en voyage : J’y travaillais, je vivais là-bas. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que quand la personne a réalisé avoir mal préparé son coup, l’affaire a disparu du jour au lendemain. Je préfère le prendre à la rigolade, mais j’estime très grave le fait de produire de telles accusations mensongères. Les femmes victimes de violences ont déjà suffisamment de mal à se faire entendre pour qu’on ait besoin de les décrédibiliser avec ce genre de comportement, fortement puni par la loi. Rassurez-vous : En 10 ans d’Internet, je n’ai jamais connu un vidéaste qui ne soit pas accusé de viol au moins une fois, fut-ce au détour d’un message privé ou d’un thread Twitter éphémère. Le côté nettement plus dramatique étant qu’au milieu de tout ce cirque sévissent d’authentiques agresseurs, masqués par ce brouillard de calomnies. Je ne peux qu’envoyer tout mon soutien aux victimes réelles – Que ce soient les gens accusés à tort ou les victimes de viols.

Le dessert : C’était un soir en convention. Un youtuber que je connaissais décide d’emmener 2 filles dans un bar jusqu’à minuit, tranquille. Là, l’une d’elle m’appelle et j’apprends qu’il est reparti tranquillement chez lui de son côté, les laissant là, seules en pleine nuit, sans bus pour rentrer à cette heure…
…Je vous laisse deviner qui est la bonne poire qui s’est donc relevé immédiatement pour aller les chercher en voiture et les déposer chez elles, et a pu se coucher à 1h du matin (debout à 7h le lendemain)… Mais pas de souci, je ne pouvais pas les laisser là à moitié cosplayées, en pleine banlieue, et dormir tranquille.
Morale de l’histoire? Aucune ! Un an plus tard elles ont manipulé le youtuber pour me faire passer pour sexiste, et l’ont soutenu par stratégie politique. Le milieu Youtube peut être incroyablement opportuniste. Paraître n’est pas être. Et surtout, méfions-nous des chevaliers blancs qui se posent en parangons de vertu, ce qu’on nous vend en vidéo n’est souvent que stratégie commerciale… Bien rodée…

Ainsi, l’un des principaux soucis lorsque l’on se lance dans la carrière de Youtubeur, c’est que les profils malsains risquent de nous entourer très très rapidement, et pour cause : Attirés par un besoin irrépressible de reconnaissance, ils vont coller tout ce qui fait de la lumière, et pourquoi pas essayer de devenir eux-mêmes vidéastes. Certains y arrivent, là il s’agira clairement des pires youtubeurs du réseau.

Moi aussi j’ai pensé pendant des années que le milieu ne pouvait pas être aussi médiocre, que le problème venait forcement de moi, c’est d ailleurs ce qui m’a poussé à rester aussi longtemps. On fait tous des erreurs, on peut se disputer, ne pas s’entendre, etc… Mais le milieu va infiniment plus loin que ça. Aujourd’hui le fait de coucher tout ça sur papier me fait réaliser à quel point ce milieu a un problème. Au bout d’un moment on ne peut plus se voiler la face même avec la meilleure volonté du monde. En m’éloignant j’ai retrouvé des amis d’enfance, me suis rapproché de ma famille etc… Et de ce monde de faux-semblants, rien ne me manque. Pas un seul instant. Je n’ai, de toute ma vie, jamais eu la moindre accusation, le moindre problème qui soit à la hauteur de ce que j’ai pu subir ou voir dans le Youtube Game. Si vous ne connaissez pas ce milieu, il faut que vous sachiez ce qu’il en est.

Quand j’ai raconté tout ça à la personne qui partage ma vie depuis quelques années, elle ne m’a naturellement pas crû. Et puis elle a vu les messages, les conversations, les tweets, les accusations… Quand on m’a calomnié publiquement en Mai 2019, elle a été là. Toujours. Sans faille. Elle ne s’est pas laissée avoir, pas une seule seconde. Elle m’a soutenu chaque heure qui passe depuis, et je suis honoré d’attirer ainsi les faveurs d’une personne aussi bienveillante. Je tenais à travers ces quelques lignes la remercier en particulier. Croyez-moi, une seule hirondelle peut faire le printemps.

Malgré tout ce qui s’est passé, j’insiste sur le fait qu’on ne doit pas se laisser gagner par la haine. On ne doit pas laisser quelques mauvaises herbes gâcher la vue splendide qu’on peut avoir sur le jardin de la vie. Continuer à tendre la main, encore et toujours. Ce qui doit évoluer, c’est le choix des personnes à qui on la tend. Et les mentalités de quelques-uns ne représentent heureusement pas la nature humaine dans son ensemble. Ne laissons pas la médiocrité des pires nous atteindre, apprenons à identifier les cas à problèmes, et passons à autre chose.

 

Vous pouvez apporter vos propres témoignages en commentaire; une seule règle : anonymisez tout, soyez dignes, nous sommes là pour partager des expériences et non salir des gens.

Les faits présentés ici sont bien réels. Mais pour respecter l’anonymat, les lieux, dates, et caractéristiques des personnes ont été changés.

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(1) Commentaire

  1. Anonyme

    Avec tous les points auxquels je m’identifie, je me demande pourquoi je ne suis pas un youtubeur célèbre. X)

    J’essaie d’apporter un maximum de positif pour, je l’avoue, me faire bien voir par les autres et par moi-même. Mais au final, j’ai quand-même la volonté d’être la meilleure personne possible. Aussi, j’en suis venu à créer une hugbox (sans connaître le côté négatif) parce que je m’étais rendu compte que me faire vanner à longueur de journée était vraiment très nocif pour moi. Il m’arrive parfois de douter de mes amis proches, de me demander s’ils ne sont pas toxiques parce qu’une fois, ils se sont énervés contre moi (j’essaie un maximum de rationnaliser et de me dire que c’est normal d’être parfois en colère envers quelqu’un qui fait une connerie et que c’est juste moi qui suis trop sensible) mais c’est à cause d’un traumatisme de quelqu’un sur Internet qui m’a harcelé pendant un bon moment (son ressenti sur la situation était très différent, il disait que j’étais un manipulateur et que c’était moi qui étais toxique envers lui). Au final, je ne peux pas affirmer que je ne suis pas toxique mais ce que je peux vous assurer, c’est que j’essaie vraiment un maximum d’être quelqu’un de bien.

    Voilà, j’espère que ce témoignage peut vous aider à comprendre ce qu’il se passe dans la tête de ce genre de profil. ^^ »

    Et si jamais vous ressentez de l’empathie pour moi et que vous vous dîtes que je n’ai pas l’air d’être quelqu’un de si mauvais, rappelez-vous que je n’ai dit que ce que j’avais envie de dire. Je n’ai pas parlé des conneries que j’ai faites (principalement par honte) et je fais très clairement encore des erreurs, même si j’essaie de les éviter. Et puis gardez en tête que ce commentaire a très certainement pour but de me justifier voire d’attirer votre attention pour que j’arrive à garder l’esprit tranquille malgré ce blog qui m’a mis face à mes défauts.

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